dimanche 22 mai 2016

Le premier marché des Jeunes Créateurs du Mans

Layonne Don-G (Photos Nan Heurley)
... sur la place de la Rép a attiré du monde hier malgré les (grosses) gouttes. Et si Junior faisait la tête un peu plus loin, en compagnie de son père car il n'avait pas gagné de pâte à prouts à la pêche aux canards, moi je glanais des photos, ici et là, très satisfaite de ma chasse. C'était vraiment sympa.
J'ai pu notamment apprécier le travail photographique de Greg "Layonne Don-G" Lamori-Cochi que je ne connaissais pas encore. Le jeune homme a bénéficié l'année dernière du coup de pouce du Service Jeunesse pour son projet "Contrastes".
« J'aborde différentes formes de discriminations à travers ces clichés. Je souhaitais confronter les idées reçues par rapport à l'éducation ou le groupe d'appartenance. Cette exposition, c'est ma façon de fermer les yeux sur les différences », se confiait-il à Ouest France en septembre 2015.
Les cadres entre les mains des photographiés induisent et inspirent le respect, la tolérance. Littéralement je te présente, tu me présentes, nous posons ensemble donc nous co-existons l'un à l'autre. Je-tu-nous. Page Facebook.
Willy Bihoreau à gauche  -  Ecole et atelier Schlum (Photos Nan Heurley)

Des artistes en herbe exposaient pour la première fois peintures, sculptures... D'autres plus confirmés regroupés au sein d'ateliers, comme l'atelier Schlum présentaient leur travail en live. "Schlum" comme
Schlumberger, Gustave, le directeur de l'école, artiste notoire du Mans qui a ouvert une autre école à Paimpol. Page Facebook
L'occasion également de re-voir le travail hybride de Willy Bihoreau qui propose différentes techniques (peintures, photo, retouches et montages Photoshop) pour exposer sa vision post apocalyptique du monde. Grise, voire morbide, en tous les cas une prise de conscience de ce que nous pourrions être ou nous sommes déjà. Page Facebook.
Bref, un bon moment que l'on peut découvrir aussi sur la page de Vitav, le webzine des jeunes Manceaux

samedi 14 mai 2016

Mon ouragan, mon cataclysme, ma tempête

J'étais dubitative au début. Question rentabilité c'était pas ça. Et même pire, car le retour sur investissement n'avait pas l'air d'être dans l'air du temps du tout du tout. Bon c'est vrai on a quelques je t'aime et câlins. En fait quand un enfant veut apprendre, il casse. Alors on rachète. Il questionne, alors on répond. Un investissement en temps colossal.

Et faut pas compter les réveils nocturnes où tout le monde se réveille, puis où tout le monde se rendort, sauf toi, la mère. Ah et pis les matins, là faut trouver des astuces pour combler les 3 longues heures (et demi, voire) qui nous séparent des 9 h, l'heure de la crèche. Donc on lance des muffins ultra matinaux, il patouille, il nomme les choses, re-demande les noms des choses, re-re-re demande, il renverse, il répare un peu, je répare beaucoup, il s'énerve parce qu'il veut faire tout seul. Je m'énerve parce qu'il veut faire tout seul en renversant autant qu'il peut.
Et un jour on perçoit l'utilité, la globalité qui efface les colères contenues et les temps d'impatiences bouillonnantes. Bref, le dessein final. Aujourd'hui je peux lui demander de ranger le papier toilette dans la salle de bain quand on rentre des courses ou je lui demande de trouver mon volumateur express noir quand je me mascaraboute top chrono et il nettoie la table basse après l'avoir débarrassée et avant de mettre pause sur la télécommande afin de nous attendre pour le plateau télé.
Aujourd'hui j'envisage de lui apprendre la maitrise des plaques de cuissons, l'épluchage et le tranchage des légumes. On verra pour l'ouverture des boîtes de pâtées du chat, il pourrait se faire embobiner par le trop vorace félin. On aurait un jardin, je lui aurais enseigné l'art de la tondeuse à gazon.

Je t'aime mon fils caca boudin prout (tu vois t'es pas le seul à dire des gros mots) qui grandit.

mercredi 11 mai 2016

Pierre Soulages et moi

Pierre Soulages est le peintre du noir - oui bien sûr tout le monde le sait - et de la lumière aussi. 

D’accord, très bien, mais il est bien plus que peintre, il est une sorte de maçon, un super-maçon. Il est de ceux qui savent révéler et faire parler la matière.
Il serait ce genre de maçon qui non seulement manie la truelle, mais qui fabrique le mortier, la brique et ses outils. Cet artiste fabrique plutôt qu’il ne crée.
Il va assembler la brique, il va la lier aux autres, il va monter un mur et semer des accidents. Disons plutôt une paroi, ça donne plus de souffle aux idées, « la paroi ». Le mur étrique et enferme. Avec ma paroi bosselée je grimpe, je pense à une échappée verticale, le corps vissé au granit, et puis aussi il y a Lascaux, Altamira, Ayers Rock. Pierre Soulages est maître du temps, de l’espace et de l’histoire humaine. Je pense également à une paroi abdominale, stomacale. Super Soulages maintient droit, plante, sépare le dedans du dehors. Il construit ce qui existe déjà, de l’organique, du minéral, des grottes à mammouths, des grottes platoniciennes, des voyages sous la terre. Il retrouve.

Le super-maçon de l’univers joue de la truelle atomique, fouillant dans le quark, cimentant les noyaux.
Il ne tente pas de capturer la nature, il parle de la nature sans donner à la voir autrement, sans sensiblerie colorée, sans artifice symboliste, il libère la touche de la couleur, du trait, de l’idée même du contour, de l’enveloppe, et nous obliger à lire la nuance ailleurs que dans des formes picturales ou dans la palette chromatique.

Il travaille sur l’infiniment petit (le pigment) pour le relier à l’infiniment grand (la peinture). C’est au cœur de la matière qu’il plonge son cerveau, il va donc chercher sur sa toile à rendre des zones interactives. Il va jouer avec la propriété des pigments de peinture, en créant des ruptures, des stries, qui donneront des bandes de noirs mats ou brillants.
Il maçonne un Photonland, un parc de loisir pour photons en goguette. Ici des tunnels fantômes pour capturer la lumière, là un toboggan sur des bosses de chameaux qui brille comme un lac des signes.
Et ce sont nos reflets qu’on décrypte, notre veste rouge ou bien le soleil de midi.

Cette réflexion sur le grain il ne l’a pas menée uniquement sur le pigment de peinture mais aussi sur le verre. Il faut voir ses vitraux gris plus ou moins opaques réalisés pour l’abbaye de Conques. Même regard sur le rendu atmosphérique, sur la volonté de jouer avec les heures, différentes techniques cependant dans l’application, avec tout ce que cela sous-entend de mises au point, de doigts dans la pâte, de sueur sous les yeux, les idées à manches retroussées immergées dans le minuscule. Soulages explique à propos des vitraux de l'Abbaye : " Il me fallait donc trouver un verre qui ne soit pas transparent, laissant passer la lumière mais pas le regard […] C’est ce qui m’a conduit à fabriquer un verre particulier, un verre à transmission à la fois diffuse et modelée de la lumière."
Soulages est un artisan-physicien-opticien qui travaille, qui cherche et appréhende la matière comme aux premiers jours de l’humanité.

Évidemment regarder une reproduction de ses peintures ou ses vitraux entraîne une certaine frustration. Rien ne se dit sur les passages du mat au brillant, rien n’est évoqué au sujet des reflets du dehors subtilement noyés au noir, rien ne se joue à 7 heures du mat’ ou à minuit. Et pourtant !
Monet avait besoin de dix toiles pour évoquer la cathédrale de Rouen au différentes heures du jour, Soulages n’en a besoin que d’une et d’un peu de temps qui passe.
Des mammouths sur la paroi on retrouve les mouvements des ombres qui dansent au dessus des torches préhistoriques. Déjà l’interaction, le ciné des cavernes nous apprend que nous avons toujours besoin du noir pour plonger dans le spectacle et de lumière pour éclairer la scène. Nos lumières d’aujourd’hui sont les néons, les spots des musées, les baies vitrées de Beaubourg.

mardi 10 mai 2016

La Sandwicherie… Fait Maison, c’est bon !


Semaine dernière une petite halte chez Aurélie dans sa Sandwicherie Fait Maison place de l’Eperon, au Mans. Comme elle est jolie cette sandwicherie ! Côté visuel, l’œil se sent à l’aise et prend vite possession de la salle en contrebas. La pente douce, passé l’espace comptoir et vitrines réfrigérées invite les poussettes à s’installer avec bambins et sacs à main dans l’après midi… à moins de préférer l’extérieurs et son soleil de printemps et de se poser devant la chouette tablée surmontée de son coquelicot. Meubles, vaisselles chinés, cosy, chic teinté arty le cocktail décoratif accompagne parfaitement le concept sandwich.
Simples et efficaces, les recettes proposent du frais, du local et… c’est délicieux ! Sandwichs baguettes ou pains tranchés, terrine maison, végétariens, chèvre-miel, saumon fromage frais ou poulet habilement mariné par exemple, et bien sûr crudités généreuses. En dessert, mercredi dernier on pouvait déguster du chocolat en tartelette, en brownies, des flans et sablés caramel beurre salés. Les boissons sont bio. En fonction de la saison, et des envies d’Aurélie les recettes tourneront.
Un prix doux pour des produits de qualité trouvés chez des fournisseurs issus des marchés qu’Aurélie a l’habitude de fréquenter depuis longtemps.
Le tout emballé avec une musique d’ambiance qui devient Live la plupart des vendredi soirs ! On peut venir en famille dès 19 h car le maître mot d’Aurélie est la convivialité et le brassage des âges. Cela fait un mois que la Sandwicherie est ouverte et compte déjà beaucoup d’habitués, et pour ma part, j’y reviendrai, seule, avec chéri et même avec mon Teddychou.

Ouvertures : du lundi au jeudi de 9 h à 19 h et le vendredi de 9 h à 20 h et plus en fonction des concerts.
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